Les émotions primaires
Le but de cet article est de mieux comprendre les émotions et leur rôle : émotions primaires et émotions secondaires
Parlons émotions : de quoi s'agit-il ?
La notion d’émotion vient du latin "emovere". Elle fortement liée à l'idée de mettre en mouvement.
L’émotion est actuellement définie comme un état affectif intense, avec un début brutal et une durée relativement brève, lié à un objet repérable interne ou externe.
L’émotion se manifeste par des modifications physiologiques, expressives et mentales déclenchées automatiquement lorsque l’organisme est confronté à certains objets ou situations.
L’activité intense du système végétatif aurait pour but de préparer l’organisme à utiliser, en cas d’urgence, la totalité de ses ressources pour fuir ou se défendre.
Paul Ekman et les émotions primaires
Paul Ekman a étudié les émotions primaires dans les années 70, en analysant, les micro-expressions des visages humains de toutes les ethnies confondues.
Il a identifié 6 émotions primaires universelles:
La peur: L’émotion la plus primitive. Elle est l’émotion fondamentale à partir de laquelle émergent toutes les autres. Il s’agit de la prise de conscience d’une menace. La première étant la rencontre avec l’Inconnu.
La colère: C’est une réponse à une menace. Elle semble être, l’expression de la pulsion de vie. La colère est la volonté de se défendre. C’est la réponse à la peur.
La joie: la motivation vitale, le plaisir de vivre. Elle est en partie la libération des peurs mai aussi une forte stimulation du positif.
La surprise: On écarquille les yeux pour capturer le plus d’informations possible. La surprise est l’émotion qui fait sortir de la routine pour répondre à une nécessaire réadaptation à l’environnement.
La tristesse: la gorge nouée, les larmes: un sentiment de vide intérieur, de manque, de désarroi.
Le dégoût: la fermeture, le rejet: cette émotion s’illustre facilement dans la survie alimentaire mais aussi dans la confrontation à des actes immoraux. Cette émotion permet la préservation de son intégrité.
Robert Plutchik et la roue des émotions
Un autre auteur Robert Plutchik divise les émotions en :
4 émotions fondamentales dites primaires : la peur, la colère, la joie, la tristesse, qui s’associent à des mécanismes cognitifs impliquant mémoire et réflexion.
4 autres émotions fondamentales dites secondaires : la confiance (liée à la joie), le dégoût (lié à la tristesse), l’anticipation (liée à la colère) et la surprise (liée à la peur), dont les fonctions respectives seraient la préservation, la protection des acquis, la reproduction, la réintégration, l’incorporation, le rejet, l’orientation et l’exploration.Il les a ensuite déclinées au travers d’un modèle nommé « La roue des émotions » qui en comprend 32.
Le rôle de l'amygdale
Le complexe amygdalien situé sous le pôle temporal dans la profondeur du lobe, est une structure essentielle au traitement des émotions primaires.
Les modèles animaux, les observations cliniques et les études de neuro-imagerie chez l’homme démontrent l’importance de l’amygdale dans de nombreux processus émotionnels. L’amygdale pourrait être principalement impliquée dans le traitement des stimuli liés à une menace ou un danger si l’on reprend l’interprétation de Whalen et al. (1998) pour qui le rôle premier de l’amygdale est la détection de l’ambiguïté.
L’amygdale est plus engagée lors des émotions de peur par rapport à la colère, car la peur provient d’une menace dont la source est ambiguë, alors que la colère provient également d’une menace mais dont la source a été clairement identifiée.
Lien entre culture et émotions
Des chercheurs de l’Université de Caen Normandie, de l’École Pratique des Hautes Études et des CHU de Caen et de Rennes apportent des données cliniques robustes en faveur de l'hypothèse selon laquelle notre capacité à connaître et à reconnaître les émotions se construit progressivement et dépend de notre connaissance du langage.
Une hypothèse dite « constructionniste » postulant que les émotions ne sont pas innées. Il s’agirait plutôt de concepts appris dans l’enfance et associés à nos sensations physiques. Ces concepts s’enrichiraient tout au long de la vie, en fonction de nos expériences et de notre environnement.
Nous construirions culturellement nos émotions depuis l’enfance [...] Notre étude soutient l’intérêt des approches cognitives, comportementales et émotionnelles dans les maladies mentales ou les neuroatypies. Reconnaître une émotion chez les autres mais aussi réguler nos propres émotions dépendent de notre capacité à avoir appris à les nommer et à les distinguer sur le plan conceptuel », conclut Maxime Bertoux.
La gestion des émotions chez l'enfant
Les parents peuvent aider leurs enfants à comprendre leurs émotions primaires et à apprendre à les gérer de manière constructive. Une gestion appropriée des émotions peut aider à développer une conscience plus fine des pensées et des sentiments, ce qui est essentiel pour le bien-être mental et l'apprentissage.
En mettant en place de bonnes stratégies, les parents peuvent offrir à leurs enfants les outils nécessaires pour développer et gérer ces émotions primaires de manière constructive. Grâce à une gestion efficace des émotions primaires, les enfants peuvent apprendre l'importance d'avoir des aptitudes sociales positives et se préparer à un avenir prometteur.